Tiens, Tiens… elle voyage encore ?

La réponse est oui, et pas n’importe où : au pays des loukoums, du baklava et de l’huile d’olive.

Drapeau du pays des oliviers

On aura reconnu Athènes à son gros nuage de pollution.

J’ai donc découvert son Parthénon, ses ruines antiques et son soleil de plomb.

Temple de Zeus et l’Acropole

Ha oui ! Il y avait également des tortues (chouette) et des chats (moins chouette).

Une tortue, donc.

Et une chouette : on est chez Athéna, quand même.

Bref, c’était un chouette intermède, peuplé de ruines, de pickpockets dans le métro et de signes évidents que la crise économique est présente dans le pays (mais pas pour tout le monde).

Pour celles et ceux qui s’étonneraient de voir parmi les mots-clés une étiquette intitulée « vestiges gallo-romains », vous avez raison : les vestiges n’ont rien de gallo. Certains sont cependant bien romains.

Les vespasiennes à la romaine. Intimité assurée.

Sur ce, je file : j’ai une nouvelle sortie à préparer !

Balade au pays du Chabichou

L’an dernier, à l’occasion de mon retour de vacances, je vous promettais de parler de mon passage en Poitou-Charente. Un an plus tard, me voici, la tête un peu basse de celle qui s’est comme qui dirait enfermée dans le travail et oublié un brin la signification du mot « balades ».

Comme les promesses n’engagent que les Trotteuses qui les font, me voici obligée de me replonger dans les souvenirs et les photos de Poitiers et de la Rochelle.

Poitiers

J’y suis allée à l’occasion… d’un entretien d’embauche. J’en ai profité pour faire le tour du centre-ville historique. La ville est assez sympathique, avec des monuments et tout. J’ai particulièrement apprécié son église romane (Notre-Dame la Grande de Poitiers), dont la façade sculptée est illuminée à l’occasion des Polychromies.

La ville met le paquet sur son histoire, et se balader dans les ruelles du centre-ville historique et de lever le nez sur les façades et les belles maisons. Par contre en été, la ville manque sérieusement d’animation. Quoique… à la nuit tombée, les gens se massent autour de Notre-Dame-la-Grande pour admirer le jeu de lumières sur la façade. A voir !

Je suis (encore) là !

Chers amis,

oui, je suis encore et toujours là, prête à vous faire découvrir mes coups de cœur et mes balades. Quelques articles sont d’ailleurs en cours de rédaction, d’autres sont à venir.

Mais avant, j’aimerais vous faire partager une photo particulièrement ratée prise au cours des grandes marées dans la baie du Mont Saint Michel. J’en tire une certaine fierté, ce n’est pas si simple que ça de rater le Mont !

Photo de l'année du Mont Saint Michel

LA photo de l’année du Mont Saint Michel

Si vous aussi vous avez des dossiers de photos ratées, ne les jetez pas et (si vous n’en avez pas trop honte et qu’elles restent décentes), n’hésitez pas à les faire partager.

Sur ce, bon week-end de Pâques à tous, et que les cloches/lapin/lièvre de mars-avril vous ramène(nt) de jolis chocolats !

Quelques visites hivernales en Rhône-Alpes

L’hiver en Rhône-Alpes est généralement le moment propice pour chausser les skis et dévaler les pentes des stations environnantes…

Quand on aime la neige, ce qui est loin d’être mon cas.

Sinon, malgré les pics de pollution, il reste les musées et le tourisme dans les grandes villes. Devant momentanément vivre à Grenoble, j’en ai profité pour visiter (rapidement) la ville et certains de ses musées, ainsi que les villes de Valence et Annecy*.

Grenoble, capitale des Alpes…

Ma ville de résidence a vu certes naître l’homme de la Chartreuse rouge et noire**, il n’empêche que je ne trouve pas cette ville très jolie. Bien sûr, il y a le quartier historique très sombre, la sépulture du chevalier Bayard et la cathédrale. Il y a également Titeuf qui nous fait de l’oeil chez Glénat (ancien couvent Sainte-Cécile), le jardin de ville un peu glauque ou le parc du Mistral. Mais il y a aussi, et peut-être surtout… La Montagne.

Aux alentours, quoi !

Et y’en a tout autour de la ville des comme ça !

Et aussi de la caillasse comme ça !

Et aussi de la caillasse comme ça !

Il y a les bulles, pratiques pour rejoindre la Bastille, la citadelle défensive destinée à protéger la frontière française et repousser les attaques savoyardes. Un monument tellement efficace qu’il n’a jamais servi, les frontières ayant bougé avant la fin des travaux de renforcement.

Les bulles

Les bulles

Les vestiges des JO. Et la volonté de développer une certaine activité culturelle et artistique au sein de cette ville. La Maison de la Culture est un excellent échantillon représentatif de l’architecture des années 70. Heureusement, les années 90 nous ont donné l’excellent musée de Grenoble.

Musée de Grenoble

Musée de Grenoble

Annecy, son lac, ses habitants

Bling-bling et jeuniste sur les bords. J’ai adoré me balader dans la ville mais j’ai profondément détesté le touriste local, mélange de jeunesse désabusée (pour ne pas dire pourrie-gâtée) et de beauferie bien sabrée. Dommage, parce que la ville est vraiment très jolie et accueille un festival de films d’animation plutôt décent.

Et un lac.

Valence.

Ville d’art et d’histoire avec sa célèbre Maison des Têtes cachée au coin d’une rue et qui m’a fait très peur… avec toutes ses têtes !

La région regorge naturellement d’autres belles choses à visiter. A défaut de me faire trembler de plaisir avec la gastronomie basée sur le fromage chaud fondu et les pommes de terre***…


Notes :

*Lyon est également en Rhône-Alpes et j’y suis également allée cet hiver, mais un article précédent lui est déjà consacré.

**Stendhal. C’est une très mauvaise blague.

***On parle pas de gratin dauphinois pour améliorer la pousse des noix de Grenoble, hein ?

« These are the voyages… »

Image

« Trek. n. A journey or trip, esp. one involving difficulty or hardship. » (source : dictionary.com)

Oui, mes amis : je suis toujours aux rênes de ce blog et je voyage toujours. L’une de mes dernières expéditions (éprouvantes, d’ailleurs) fut d’aller à Francfort et découvrir l’univers des fans de Star Trek.

Et d’en revenir avec un… nouvel animal de compagnie.

On m’a prédit des troubles avec ce Tribble.

La Trotteuse au Théâtre – Partie 2 : London calling

Après une chouette soirée à Paris, j’ai donc filé à Londres pour aller voir le dernier spectacle du Donmar Warehouse.

Le Donmar, c’est un petit théâtre de 250 places à Covent Garden. Quand j’écris petit théâtre, il faut imaginer une salle où on passe quasiment sur scène pour accéder à son siège (sauf si on se trouve au balcon naturellement), où on voit tout depuis n’importe quelle place, même le blanc des yeux des comédiens. (J’avais choisi exprès une place au troisième rang pour éviter de croiser les regards des personnages, et manque de chance je n’ai pas pu y échapper.)

Que jouait-on donc au Donmar ? La dernière tragédie de Shakespeare : Coriolanus (traduit en français par Coriolan).

Comme vous le savez, j’avais déjà lu le texte de la pièce pour me familiariser avec l’histoire. Et j’ai eu bien fait, parce que la langue de Shakespeare reste quand même un brin… différente de l’anglais qu’on cause à la City*.

Vous vous doutez bien que je n’avais que de bonnes raisons de traverser la Manche pour trois heures de spectacle. Mes raisons, les voici :

  1. Shakespeare. Je n’avais jamais vu « Shakespeare » au théâtre et en anglais. Impardonnable.
  2. Mark Gatiss au Donmar. Mark Gatiss, c’est, pour faire bref, un acteur/scénariste britannique qui fait parti de mes chouchous locaux. Je l’avais loupé l’an dernier alors qu’il jouait au Donmar, et je m’étais promis de voir une fois ce qu’il pouvait donner sur scène.
  3. Tom Hiddleston. Encore un local de l’étape qui fait parti de mes chouchous qu’on risquait de voir plus de deux scènes, puisqu’il incarne Caius Martius Coriolanus.
  4. Peter de Jersey. Parce que Peter de Jersey.

Certains des comédiens étant plus ou moins connus, l’achat du billet a été difficile. Pour tout dire, le jour de l’ouverture de la billetterie, tout est parti en moins de dix minutes… Et ce, six mois avant la première. Y’en a qui ont eu le temps d’accoucher d’un cheval à huit pattes**, d’aller chez le coiffeur ou de trouver un travail, moi je vous le dis !

La représentation

Le décor est minimaliste : une échelle plantée au centre de la scène, le mur au fond peint en rouge et blanc. Un jeune garçon vient alors dessiner un carré rouge sur le sol tandis que les comédiens arrivent, posent leur chaise en fond de scène (elles servent de décor pendant la représentation), vont un instant en avant-scène avant de s’asseoir. Des jeunes gens taguent alors le mur en latin***. Le peuple crie famine, Martius déboule comme un fou et hurle tout le mal qu’il pense de la plèbe et de ses tribuns. (L’un d’eux étant devenu une femme dans cette adaptation, certains critiques ont cru bon de protester contre cet outrage. Pas de chance pour eux, la féminisation de ce personnage lui donne un côté pétillant.)

La couleur rouge est omniprésente. Il s’agit tantôt du sang des victimes de Martius (futur Coriolanus) et de son propre sang, tantôt de pétales de fleurs jetés pour accueillir le héros, tantôt des voix du peuple ou des fruits pourris balancés sur le héros devenu traitre.

J’ai également noté le nombre incalculables d’embrassades. Entre mari et femme, entre mère et fils, fils et père. Entre soldats. Entre Aufidius et Coriolanus pour lesquels la tension homoérotique est à son comble (le baiser sur les lèvres étant bien moins érotique que le baise-main). Aufidius n’avoue-t-il pas être davantage ému de la présence de Coriolanus que de sa nuit de noces avec sa jeune épousée ?

Pour nous aider à comprendre que deux peuples s’affrontent, Aufidius et ses Volsques ont l’accent du Yorkshire… Et Shakespeare avec l’accent du Yorkshire, c’est très mignon, mais ce n’est pas toujours très compréhensible pour les petites étrangères.

Sans rien vous cacher, j’ai trouvé tout le monde très bon. Gatiss m’a émue en figure mi-paternelle mi-amante (« In Rome he [Coriolanus] was my lover. »), avec les yeux pleins de larmes lors des adieux à son presque-fils et la voix écrasée par l’émotion lorsque ce dernier le renie. Peter de Jersey est lui un Cominius impeccable et imposant dans son costume martial qu’il ne quitte jamais.

J’ai eu un vrai coup de cœur pour le personnage de la mère de Coriolanus, Volumnia. Manipulant sans vergogne son garçon (« Boy! »), cherchant à travers son fils unique à assouvir ses désirs, c’est une figure à la fois maternelle et paternelle n’hésitant pas envoyant son fils à la mort pour la gloire. Son portrait est touchant (et excellent), et j’ai cru pleurer lorsqu’elle réalise avec horreur qu’elle est parvenue à sauver Rome en envoyant son fils à la mort.

Et Coriolanus ! C’est une vraie tête de mule, à la fois très mâle et très enfantine avec un petit potentiel comique. Il faut le voir en robe de mendiant, exhibant davantage ses genoux que ses blessures dans une scène plutôt amusante pour obtenir les suffrages du peuple. Mais c’est une tragédie qui s’appelle Coriolanus, donc forcément… Coriolanus meurt de manière horrible, suspendu la tête en bas, éventré comme un animal de boucherie. Cette mise en scène est sans doute un hommage à Laurence Olivier (qui a également joué Coriolanus). L’acteur reste au moins 5 minutes dans cette position, et ce, après avoir passé près de 3 heures à se donner à 200% ! On m’avait dit que Hiddleston était plutôt bon, mais je ne pensais pas qu’il l’était à ce point. Lorsqu’il débarque lors de la première scène, j’avais beau m’attendre à voir un homme en colère, j’ai eu un petit moment de flou où je me suis demandée si une tornade ne venait pas de s’abattre sur scène. Et il est à peu près comme ça du début à la fin (sauf lorsqu’il est en réserve en fond de scène avec les autres).

Bref, j’ai adoré ma soirée.

A la sortie du théâtre, qui ne semble pas avoir officiellement d’entrée des artistes, je me suis fait accueillir sur le trottoir par un énorme groupe de surexcités attendant de pouvoir faire signer leur programme. Et bien croyez-le ou non, mais je me suis sentie prise de panique et franchement mal à l’aise pour les gaillards qui venaient de passer 3 h sur scène et qui devaient encore passer l’épreuve des fans.

N’aimant pas trop la foule en furie, je me suis éclipsée. J’avais envie de retourner entière à l’hôtel.

Notes :

*And « what is the city but the people »?

**Pardon.

*** Annonis plebis. Ça semble avoir un rapport avec la nourriture que la plèbe réclame au sénat/aux patriciens.

Vous noterez que je n’ai pas parlé de la « fameuse » douche de Coriolanus sur scène. Je reste assez sceptique sur son utilité.

La Trotteuse au Théâtre – Partie 1 : Paris plage

En cette fin d’année où nous croulons sous les invitations et les morceaux de dinde, j’ai décidé de me cultiver un peu (pour changer de l’ordinaire) et d’aller au théâtre à Paris et à Londres. Les deux articles qui vont suivre vont donc être consacrés à ce que je suis allée voir : Le Neveu de Rameau au théâtre Le Ranelagh à Paris ; et Coriolanus (Coriolan) au Donmar Warehouse à Londres.

Le Neveu de Rameau, de Denis Diderot. Au théâtre Le Ranelagh (Paris, 16ème).

Le texte

C’est d’abord un dialogue entre le philosophe et Jean-François Rameau, décrit comme un personnage « composé de hauteur et de bassesse, de bon sens et de déraison » et incidemment neveu du célèbre compositeur. Dans ce texte, deux discours sont en confrontation : la morale (le philosophe) ; et la vanité (le neveu). Et une question, qui semble posée d’entrée de jeu : peut-on vivre dans la société en étant vertueux ?

Le texte original n’est donc pas une pièce de théâtre, cependant sa forme permet de le mettre en scène.

Mise en scène

C’est donc dans la magnifique salle classée du Ranelagh (on peut retrouver l’histoire sur le site internet du théâtre, à moins de demander les détails au sosie de Claude Rich* qu’une dame enthousiaste abreuvait de détails historiques) qu’on donnait Le Neveu de Rameau. Lorsqu’on arrive, le décor est déjà en place : un clavecin, quelques chaises disposées astucieusement afin d’utiliser un maximum l’espace de la scène, un fauteuil, un jeu d’échec et une table avec des godets et de l’alcool. L’ambiance est posée. Le spectacle démarre avec un musicien au clavecin. Personnage à part entière, la musique permet de mettre en place chaque pensée, chaque thème abordé. Le philosophe et le neveu peuvent dès lors jouter dans l’espace clos de la scène.

Ce que j’en ai pensé ?

C’était vraiment chouette ! Et drôle ! Les différences entre les deux personnages du neveu et du philosophe sont bien illustrées par deux jeux d’acteurs totalement différents. Le philosophe est un stentor à la fois railleur et outré par le comportement de l’autre. Le neveu est débraillé, sautillant, étrange, cynique, parfois un brin désinvolte, farceur et passablement porté sur la bibine. Je ne suis pas une grande enthousiaste de Diderot, mais grâce à ce spectacle, j’ai appris qu’un auteur pompeux sous les néons de l’école pouvait devenir un penseur pimpant par le miracle de la mise en scène**.

Notes.

* Il est fort à parier qu’il ne s’agissait pas de contrefaçons.

** Étudier une œuvre à l’école en la décortiquant, c’est bien. Mais parfois, c’est barbant.

Les lectures de la Trotteuse (2/2)

Comme je l’ai fait remarquer dans mon précédent billet, je ne lis pas que des romans dans le train. D’abord parce que lire toujours le même genre de choses, c’est ennuyant. Et ensuite, parce que j’aime bien lire du théâtre. Voici donc ma liste (très shakespearienne) de l’été.

Much Ado about Nothing, de William Shakespeare.

Un rêve de lecture enfin réalisé depuis que j’ai vu le film de Kenneth Branagh. Pour les petits curieux, il existe une adaptation plus récente par Joss Whedon (oui, oui, le gars d’Avengers), qui a mis en scène quelques-uns de ses acteurs (oui, oui, vous avez bien reconnu Castle aka « Mal » Reynolds). (Vidéo en VO)

C’est la pièce idéale pour ceux qui aiment les histoires d’amour avec des jeux de mots, des petits complots, de la tragédie, des personnages drôles et/ou touchants, quelques personnes qui mériteraient bien quelques paires de claques… C’est une histoire où l’on fait beaucoup de bruit. Mais pour trois fois rien, pas grand’chose.

Henry IV, partie 1 et 2, de William Shakespeare

Deux pièces pour le prix d’une. Elles font partie du cycle historique appelé « Henriade » (qui comprend également Richard II et Henry V). L’action se déroule sous le règne de Henry IV (l’Anglais, pas le nôtre). Le roi doit faire face à plusieurs menaces : ses barons « qui en ont gros » au point de mener le pays à la guerre civile, et son fils ainé Hal qui passe son temps libre (ses journées ?) en compagnie de Falstaff et d’une bande de gens du peuple pas forcément recommandable. L’évolution du personnage de Hal est un arc important de la pièce au point qu’elle passe par plusieurs discussions musclées avec le roi ! (Vidéo en VO)

Coriolanus, de William Shakespeare.

Une pièce relativement méconnue et pourtant régulièrement jouée. On pourrait imaginer le résumé du programme télé de la sorte :
Genre : Péplum, Action. A Rome. La cité est menacée par la guerre civile et les volsciens d’Aufidius. Caius Martius, devenu Coriolanus après la victoire de Coriolis face aux Volsciens, est en ligne pour devenir Consul. Mais c’est sans compter sur la haine qu’éprouve la Plèbe à son égard… (Interdit aux moins de 12 ans)

Beaucoup de sujets sont traités : la chose politique, la guerre, les relations mère-fils, etc. La fin est somme toute prévisible, mais abrupte ! Pour en avoir un aperçu, vous pouvez éventuellement regarder Ennemis jurés, de Ralph Fiennes, qui n’est ni plus ni moins que Coriolanus « jouant » avec des armes à feu.

Œdipe Roi,  de Sophocle.

J’avais trouvé en promotion, alors je l’ai pris… Plus sérieusement, j’ai longtemps été fascinée par la mythologie grecque, notamment par Œdipe, archétype du personnage tragique.
L’histoire, on la connaît tous plus ou moins : Œdipe est devenu roi de Thèbes après avoir vaincu la Sphinge* (mais aussi parce que l’ancien roi a eu le malheur d’être tué par des brigands). Il a épousé la reine, Jocaste, et vit entouré de ses quatre enfants et de son peuple, qui l’aiment. Hélas, Thèbes est maudite par Apollon, qui, pour punir la ville d’abriter un odieux criminel, lui a envoyé la peste. Œdipe part à la recherche de l’abominable… et le trouve.

C’est du théâtre antique, et grec, avec une forme particulière pas forcément simple à aborder sans préambule. Mais ça reste compréhensible (et moins rébarbatif que la République de Platon.)

(*Je préfère à Sphinx.)

Les lectures de la Trotteuse (1/2)

Ayant plutôt pas mal voyagé en train cet été pour rechercher un travail et un nouvel appartement, j’ai tué mon temps de trajet en bouquinant un peu. Pour celles et ceux qui ne s’en douteraient pas déjà, je lis aussi bien en français qu’en anglais (quitte à sortir le dictionnaire de temps à autre). En faisant l’autre jour la liste de ce que j’ai lu cet été, je me suis rendue compte qu’il y avait surtout du roman et du théâtre. Voici un petit tour d’horizon.

Du côté des romans, je constate avec surprise qu’on retrouve Guy de Maupassant avec Une vie et Bel-Ami. Maupassant, c’est une vieille connaissance du collège, quand je dévorais la plupart de ses nouvelles (sans même la contrainte du devoir de français). Je le retrouve après des années de séparation à me raconter la (non-)vie de Jeanne (Une vie) enfermée dans une espèce d’ambiance à la Flaubert, ou bien l’ascension sociale de Georges Duroy qui, de mariages en coucheries en passant par le journalisme et la politique, parvient à gravir les échelons de la société et à se remplir les poches. L’argent rôde, la mort est omniprésente, bref, ça ne rigole pas tous les jours chez Guy.

La moustache de Bel-Ami n’est pas qu’un accessoire de mode. N’en déplaise à monsieur Pattinson.

On rit déjà plus chez Jasper Fforde et l’affaire Jane Eyre, que j’ai découvert sur les conseils d’une copine. Cette fois-ci, place à l’uchronie où l’Angleterre et la Russie impériale se disputent la Crimée depuis plus de cent ans, où la société Goliath contrôle l’Angleterre tout en lui délivrant des armes pourries, et où Thursday Next, membre de la brigade littéraire, poursuit le plus grand vilain de tous les temps, Achéron Hadès. Ce criminel voleur de manuscrits imperméable aux balles a enlevé Jane Eyre, héroïne du roman éponyme de Charlotte Brontë. On suit donc Thursday dans la traque du vilain jusqu’à la résolution finale qui tombe sous le sens (du moins pour ceux qui ont lu Jane Eyre). J’ai eu quelques difficultés à me plonger dans la lecture, mais une fois prise au jeu, j’ai trouvé ce livre drôle, pleins de jolis clins d’œil et… très britannique de ton et d’esprit. J’ai particulièrement apprécié la dispute de la paternité des œuvres de Shakespeare.

Côté britannique toujours (mais cette fois en anglais dans le texte), j’ai enfin pu mettre la main sur Cranford, d’Elizabeth Gaskell. Késako ? C’est une petite série de textes courts relatant la vie quotidienne de vieilles filles et de veuves dans la ville (fictive) de Cranford, en Angleterre. C’est très facile à lire, très fluide, drôle et émouvant. Les personnages et leurs petites manies sont très naïfs, très attachants, et font du bien au moral.

Cranford a également été adaptée (avec d’autres écrits de Gaskell) par la BBC sous le titre de Cranford et Retour à Cranford.

Enfin, j’ai changé de continent avec L’automne du patriarche, de Gabriel García Márquez. GGM, c’est aussi un amour d’adolescence, grâce à mon premier professeur d’espagnol qui, suite à un concours qu’il avait organisé, m’a offert Chronique d’une mort annoncée. On aborde dans l’automne des thèmes sérieux (la dictature, le pouvoir, l’âge, l’isolement) sur un ton très propre à l’auteur (beaucoup d’exagérations, ce qui rend le récit peu probable, très « conte pour enfants »). Le style est assez étrange, puisque les phrases sont très longues (elles font parfois un chapitre !) et alternent les points de vue. J’avoue, j’ai failli l’arrêter à la deuxième page. Et puis, je l’ai continué. Je l’ai dévoré, même.

En résumé, j’ai lu cinq petits livres :

  1. Une vie, de Guy de Maupassant
  2. Bel-Ami, de Guy de Maupassant
  3. L’affaire Jane Eyre, de Jasper Fforde
  4. Cranford, d’Elizabeth Gaskell
  5. L’automne du patriarche, de Gabriel García Márquez

Visite guidée à Bruges

A l’occasion de ma tournée touristique chez les Belges, j’ai passé une demi-journée chez les Flamands, dans la (énième) Venise du Nord : Bruges. Et pour faire la touriste à fond, j’ai visité la ville avec un guide local et un groupe de touristes. Comme nous n’étions que deux francophones (dont un Belge), la visite s’est principalement déroulée en anglais et en espagnol. Quand je dis à mes ami(e)s qu’il faut aller en Belgique pour pratiquer les langues étrangères !

Notre groupe est donc parti en autocar depuis Bruxelles pour passer une après-midi récréative dans la ville natale de Paul-Louis Cyfflé, où nous avons été accueillis par des cygnes, symboles de la ville.

Des cygnes (et des canards), à Bruges.

Des cygnes (et des canards), à Bruges.

J’ai donc appris des petites choses sur l’histoire de Bruges : de port, elle est devenue ville de canaux moribonde, puis ville touristique grâce à son centre-ville qui a peu évolué au cours des siècles.

Au Moyen-Âge, Bruges était une ville riche ayant un accès direct sur la mer du Nord, un fameux marché, des privilèges (fiscaux) lui permettant de prospérer et de devenir un nœud important de commerce européen. L’ensablement progressif de la baie du Zwin (un bras de la mer du Nord apparu suite à un raz-de-marée en 1134), le départ de la cour Bourguignonne de Bruges (l’empereur Maximilien Ier, grand-père de Charles Quint, avait gardé un mauvais souvenir de la ville) et la perte de nombreux privilèges commerciaux vont finir par faire sombrer la ville. De ce passé glorieux, Bruges garde de belles façades, des abbayes, des palais, des places, des églises… et un beffroi.

Étant la seule Française du groupe, j’ai eu le droit à la moquerie d’usage : tenter de dire « Schild en vriend », une expression faisant référence aux Mâtines de Bruges, première étape d’une révolte qui mena à la célèbre bataille des « éperons d’or » le 11 juillet 1302… copieuse défaite pour l’armée du roi de France. J’ai tout naturellement échoué à l’examen de passage, ce qui fort heureusement ne m’a pas été pas fatal.

Jan Breydel et Pieter de Coninck.

Jan Breydel et Pieter de Coninck.

J’ai eu l’occasion de découvrir quelques édifices religieux de la ville, notamment un ancien béguinage (une sorte de « couvent » pour femmes veuves ou célibataires mais laïques) et la Basilique du Saint-Sang (qui, comme son nom l’indique, renferme le reliquaire du Saint-Sang, qu’on exhibe une fois par an au cours de la Procession du Saint-Sang).

Pour amuser les touristes, une balade sur les canaux s’est imposée… là encore, en anglais. Le guide était amusant.

La visite de la ville s’est conclue par une dégustation de chocolats belges. J’en ai ramené à ma famille en guise de souvenir. Bizarrement, je n’ai pas eu le temps d’en déguster beaucoup, mais on m’a demandé d’en ramener à nouveau… si un jour je retourne à Bruges.